Je ne peux pas : 4 petits mots qui coincent

Il y a quatre petits mots que j’entends parfois quand une personne est confrontée à une difficulté, au changement, ou à la réalité.  Ces quatre petits mots sont une sorte de refuge – ou un refus.  Quatre petits mots qui coincent : « Je ne peux pas. »

Je ne peux pas.  Vraiment ? 

Un des sens du verbe pouvoir, c’est « avoir la capacité de ».  Par exemple, je peux faire un gâteau, je peux utiliser un ordinateur, je peux gérer mes finances perso convenablement.  On pourrait remplacer le verbe ‘pouvoir’ par ‘savoir’ : je sais comment faire, j’ai acquis cette compétence.

Et dans la vie, il y a des choses que je ne sais pas faire : Je ne sais pas piloter un avion, faire la plomberie, tricoter, faire une pièce montée, conduire un bateau.  Donc si vous me demandez de faire une de ces choses, je vais vous répondre ; « Je ne sais pas.  Désolée, je ne peux pas vous aider. »  Je ne refuse pas d’aider par manque de volonté ou par manque de solidarité, mais parce que je ne sais pas comment faire.  Puis vous allez trouver quelqu’un qui sait, quelqu’un qui peut.  Ça vaut mieux pour tout le monde !

Puis il y a un autre aspect du « je ne peux pas » : c’est « avoir la possibilité de ».  Autrement dit, je sais le faire et j’ai la possibilité de le faire.  Cela implique le temps ou ma disponibilité.  Si vous me demandez de faire quelque chose qui est dans mes compétences et vous voulez que je le fasse avant mercredi et que mon planning est déjà rempli, alors je vais répondre pareil : « Désolée, je ne peux pas vous aider. »  

Qu’est-ce qui se cache derrière mon « Je ne peux pas » ? 

Mais il y a d’autres situations dans lesquelles nous disons « je ne peux pas » alors que j’ai les compétences et le temps nécessaires.  Le « je ne peux pas » devient un refuge ou un refus, une sorte de barrière qui me protège de l’inconnu et de l’action.  

Qu’est-ce qui fait que j’ai besoin de ce refuge, ou que je ressens le besoin de refuser d’avancer ?  Cela peut être lié à plusieurs choses.  D’abord, cela peut-être lié à la peur.  Peut-être qu’en faisant cette chose : 

  • je pense que je vais déplaire à quelqu’un

  • j’ai peur que l’on m’en empêche 

  • j’ai peur du regard de l’autre, le « que dira-t-on »

  • j’ai peur de faire une erreur

  • j’ai peur des conséquences

  • j’ai peur de réussir

  • j’ai peur de ce que je pourrais découvrir en le faisant

  • j’ai peur de prendre la place de quelqu’un d’autre

  • autre : _____________________________________

Dans ce cas, écoutez votre peur, car elle vous informe sur une insécurité perçue. 

Nous avons vu que le « je ne peux pas » peut être lié à la peur.  Il peut également être en lien avec un sentiment de culpabilité - la fausse culpabilité qui m’accuse régulièrement sans que j’aie fait du mal - ou un besoin de perfection et de contrôle.

« Je ne peux pas » ou « je ne veux pas » ?

Parfois quand je dis que je ne peux pas, ce que je veux vraiment dire c’est « je ne veux pas ».  « Je ne veux pas faire ça pour toi. »

Vous savez que c’est OK de ne pas vouloir faire quelque chose pour l’autre.  Parfois nous manquons de volonté et d’autres fois c’est une manière de nous préserver.  L’essentiel c’est de discerner la différence, car votre réponse va avoir une conséquence sur le lien.

Par exemple, si vous dites régulièrement « je ne veux pas » à un ami ou à votre patron, vous risquez de mettre fin à la relation par une rupture ou par un licenciement !  Peut-être dans ces cas, vous voudriez faire un effort ou discuter d’une solution avant de vous braquer derrière « je ne veux pas ».  Puisez dans vos ressources intérieures !

Ou, peut-être dire « je ne veux pas », c’est une manière de vous préserver.  Par exemple, on vous demande de faire quelque chose qui va à l’encontre de vos valeurs ou de votre désir.  Dire « Non, je ne veux pas » devient une invitation à respecter votre limite.  

Ou encore, l’autre a tendance à met la pression pour que vous cédiez ou fassiez quelque chose qui lui serait favorable, mais qui vous serait défavorable, votre « je ne peux pas » ou « je ne veux pas » veut dire « je ne ferai pas ce que vous me demandez ». Peut-être avec ces personnes, ne pas garder le lien serait préférable.   

Alors, avant de dire « je ne peux pas » :

Checklist

  1. Est-ce que j’ai la capacité/les compétences pour faire cette action ?

  2. Est-ce que j’ai le temps pour le faire ?

  3. Qu’est-ce que ma peur essaie de me dire ?  Qu’est-ce que je perçois comme étant une menace ou un danger potentiel ?  Quelle est la probabilité que cette chose menaçante ou dangereuse arrive ?

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Très peu probable Fortement probable

Qu’est-ce que j’ai comme faits/preuves concrets pour soutenir cette probabilité ?

  1. Qu’est-ce que j’ai comme compétences (savoir, outils) pour confronter la peur ?  Quelle chose puis-je mettre en place pour prendre un premier pas, me mettre à l’action et dépasser ma peur ? Si je n’en vois pas pour l’instant, quelle personne compétente pourrait m’aider ?

  2. Dans quelles situations (ou avec qui) est-ce que je voudrais puiser dans mes ressources intérieures afin de participer activement à la relation et ainsi préserver le lien ?

  3. Dans quelles situations (ou avec qui) est-ce que j’ai besoin de poser une limite claire pour me préserver ou me protéger ?  Comment je vais exprimer ce « je ne veux pas » à l’autre ?

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