Les bobos en moi que personne ne voit

Enfant, on est tous tombés… d’un vélo, d’un arbre, d’un mur, à cause d’un croche-pied… et ça fait mal ! Un genou ou une coude écorché, des bleus, le bras cassé… autant de bobos qui ont nécessité des petits soins - ou si vous avez eu de la chance - un jour sans l’école !

Mais qu’en est-il des blessures invisibles – ces blessures du cœur – qu’on ne voit pas, mais sont bien réelles ? Cette blessure qui est là depuis des années, qui fait toujours mal, qu’on essaie de cacher aux autres par peur d’être rejeté, critiqué ou sujet de moqueries…

Il est dit qu’on à l’âge de sa blessure. Cela veut dire que lorsque je suis blessé émotionnellement, c’est comme si une partie de moi arrête de vivre à ce moment-là. Ainsi, il y a toujours cette partie de moi qui s’est figée et qui a arrêté de grandir.

Lors d’une blessure émotionnelle, je perds quelque chose de vitale : l’estime de soi, l’amour de soi, la confiance en soi, la confiance en l’autre. Mon narcissisme est blessé et cela fait mal. (Je précise que ce narcissisme est bon est nécessaire à une estime de soi équilibrée et donc à des relations justes. Je ne parle pas ici du narcissisme des pervers ou autres personnalités dysfonctionnelles.)

Quelles sont ces blessures narcissiques qui marquent tant ? Il y en a cinq :

  1. La trahison : j’aime l’autre, je lui fais confiance, je me sens en sécurité, puis d’une seconde à l’autre, ma vie est renversée et ma confiance (dans l’autre et en moi-même) s’effondre. Je suis dans l’incrédulité, l’incompréhension et l’impuissance et je me sens bafouée.

  2. Le rejet : je cherche l’amour, le regard, l’approbation, la présence de l’autre (ce qui est légitime dans des relations humaines !), mais l’autre ne veut pas de moi. Il peut dire – ou faire croire – que je ne suis pas assez _____ ou que je suis trop_____. Bref, je ne lui conviens pas. Mon être, ma personne se sent rejeté : je ressens la douleur de ne pas être aimée, ne pas être désirée, ne pas être acceptée.

  3. L’abandon : je cherche l’amour, le regard, l’approbation, la présence de l’autre… mais l’autre est introuvable, inaccessible. Autant dans le rejet, je me sens repoussé par l’autre, autant dans l’abandon, l’autre n’est pas là. Je me trouve dans le vide, car il n’y a rien en face. Je me sens perdu, désemparée et angoissée. Je cherche désespérément, mais l’autre fait le mort.

  4. L’humiliation : L’erreur est humaine. Je sais que je ne suis pas parfaite mais quand mon erreur, mes imperfections ou ma sensibilité sont exposées et assujettis au jugement de l’autre, je me sens pris au piège, dévalorisé, honteux. Mon être est attaqué et ma dignité est atteinte, donnant l’impression que je ne suis pas quelqu’un de bien/humain.

  5. L’injustice : l’autre m’a fait du tort et tout en moi crie « Ce n’est pas juste ! » mais l’autre ne veut pas le reconnaître ni le réparer. Je vis donc avec le sentiment d’avoir été volé et dans l’impossibilité d’obtenir une réponse adéquate. Cela crée une dette, que je porte en moi tous les jours, en attendant avec espoir le moment où l’offenseur reconnaîtra l’injustice.

Il est important dans les relations aux autres de faire le tri : qu’est-ce qui m'appartient et qu’est-ce qui appartient à l’autre ?

La blessure m’appartient et ce qui m’appartient maintenant, c’est de la soigner. Je vais prendre soin de moi en faisant une thérapie, en me consolant, en militant pour la justice… à chacun de trouver ce dont il a besoin pour aller mieux et revenir à la vie.

L’offense appartient à l’autre. Si la blessure émotionnelle révèle mes sensibilités, l’offense révèle le caractère, les manquements et les agissements de l’autre. Ces informations précieuses me permettent de me protéger dans la relation et d’indiquer à l’autre ce que j’accepterai et je n’accepterai pas.

Et vous, que pouvez-vous faire pour surmonter des blessures émotionnelles ?

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L’emprise : « Comment ai-je pu me laisser faire ? »

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